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— Comment t’appelles-tu ? demanda Léonard.

— Maïa.

— Eh bien ! sais-tu, Maïa, comment le coq, la chèvre et l’âne sont allés pêcher du poisson ?

— Non.

— Veux-tu que je te le raconte ?

Il caressait les cheveux de l’enfant de sa main blanche et fine comme celle d’une jeune fille.

— Allons ; asseyons-nous. Attends, je dois avoir des biscuits à l’anis, car je vois que tu ne veux pas manger l’orange.

Il fouilla dans ses poches.

À cet instant, sur le perron, parut une jeune femme. Elle regarda Léonard et Maïa, fit un salut amical et prit sa quenouille. Derrière elle sortit de la maison une vieille bossue ; probablement la grand-mère de Maïa.

Elle aussi regarda Léonard, et subitement, comme si elle l’eût reconnu, elle se pencha vers la fileuse, lui parla. La jeune femme se leva et cria

— Maïa ! Maïa ! Viens ici, vite !

La fillette hésitait.

— Mais viens donc, vaurienne ! Attends, je vais t’apprendre…

Effrayée, Maïa remonta l’escalier. La grand-mère lui arracha des mains l’orange dorée et la jeta dans la cour voisine où grognaient des cochons. La petite pleura. Mais la vieille lui chuchota quelque chose en désignant Léonard, et Maïa se tut aussitôt, fixant sur lui de grands yeux terrifiés.