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des vagues qui s’apaisent sous l’action de l’huile. Il suffisait d’un sourire du duc pour réconcilier la métaphysique et les sciences naturelles.

Invitant ses hôtes à souper, il ajouta aimablement :

— Eh bien, signori ! vous avez discuté, vous vous êtes échauffés, c’est suffisant ! Il faut réparer vos forces. Je vous prie. Je suppose que mes animaux cuits de l’Adriatique – heureusement pas encore desséchée ! – exciteront moins de discussions que les animaux pétrifiés de messer Leonardo.


VII

À souper, Luca Paccioli, assis près de Leonardo, lui dit tout bas :

— Ne me gardez pas rancune, mon ami, de ne pas vous avoir défendu lorsqu’on vous a attaqué. Ils ne vous ont pas compris. Et, en réalité, vous pouviez vous entendre avec eux, car une chose ne gêne pas l’autre, pourvu qu’on ne touche pas aux extrêmes. On peut tout concilier, tout réunir…

— Je suis entièrement de votre avis, fra Luca, répondit Léonard.

— Voilà, voilà ! Comme cela c’est mieux. La paix et la concorde. Pourquoi se fâcher ? Vive la métaphysique et vive la mathématique ! Il y aura de la place pour