Les torches résineuses fumaient et crépitaient, projetant des étincelles. Suivant la rue Ricasoli, devant San Marco, ils approchèrent de la tour dentelée qui défend la porte San Gallo. Les gardiens, endormis, discutèrent longtemps, jurant, ne comprenant pas de quoi il s’agissait, et grâce seulement à un généreux pourboire, consentirent à les laisser sortir de la ville.
La route, très étroite, suivait la vallée du Munione. Évitant plusieurs villages pauvres à ruelles serrées ainsi que celles de Florence, à maisons hautes comme des forteresses, bâties en pierres mal équarries, les voyageurs pénétrèrent dans le champ d’oliviers appartenant aux habitants de San Gervasio, descendirent de cheval au rond-point des deux routes et, à travers les vignes de messer Cipriano, atteignirent la colline du Moulin.
Des ouvriers armés de pelles et de pics les attendaient.
Derrière la colline, du côté des marais de la « Grotte Humide », se dessinaient vaguement dans l’obscurité les murs de la villa Buonaccorsi. En bas, sur le Munione, se dressait un moulin à eau. De fiers cyprès noircissaient le haut de la colline.
Grillo indiqua l’endroit où, d’après lui, on devait creuser. Merula désigna un autre emplacement, au pied de la colline, où l’on avait trouvé la main de marbre. Et le principal ouvrier, le jardinier Strocco, assurait qu’il fallait fouiller en bas, près de la Grotte Humide, « les impuretés ayant une préférence marquée pour les marais ».