Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/35

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Lève-toi, lève-toi, sans cela on ira sans nous.

— Où ? Qu’y a-t-il ?… demanda Giovanni encore endormi.

— As-tu oublié ? À San Gervasio, pour les fouilles.

— Je n’irai pas…

— Comment cela ? Crois-tu que je t’ai éveillé pour rien ? J’ai commandé exprès de seller la mule noire pour qu’il nous soit plus commode d’y monter à deux. Mais lève-toi donc, je t’en prie, ne t’entête pas ! De quoi as-tu peur, moinillon ?

— Je n’ai pas peur, mais je n’ai pas envie…

— Écoute, Giovanni : il y aura là-bas ton grand maître Léonard de Vinci.

Giovanni sauta à bas de son lit et, ne répliquant plus, se vêtit hâtivement.

Ils sortirent dans la cour.

Tout était prêt pour le départ. Grillo donnait des conseils, courait, s’agitait. Quelques amis de messer Cipriano, entre autres Léonard de Vinci, devaient se rendre directement, par un autre chemin, à San Gervasio.


V

La pluie avait cessé. Le vent du nord chassait les nuages. Dans le ciel sans lune, les étoiles clignotaient comme de petites lampes soufflées par la brise.