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de son cou bruissait à chaque pas et que sa perruque sursautait sur sa tête.

Le génie de l’Amour, sur le faîte de l’arc, continuait à sonner de la trompe. Enfin il s’aperçut qu’en bas se passait quelque chose d’insolite et se tut.

Plusieurs seigneurs coururent derrière le duc et, subitement, toute la foule ondula, s’élança vers les portes comme un troupeau de moutons saisis de panique. On renversa l’arc. Le sonneur de trompe eut à peine le temps de sauter et se foula la jambe.

Quelqu’un cria :

— Le feu !

— Voilà, je disais bien qu’on ne devait pas jouer avec le feu ! dit en se lamentant la dame qui n’approuvait pas Léonard.

Une autre glapit et s’évanouit.

— Tranquillisez-vous, il n’y a pas d’incendie, assuraient les uns.

— Alors, qu’est-ce ? demandaient les autres.

— La duchesse est malade…

— Elle se meurt ! on l’a empoisonnée ! déclara un seigneur qui crut aussitôt, lui-même, à son mensonge.

— Impossible ! La duchesse était ici à l’instant et dansait…

— Ne savez-vous pas ? La veuve du duc Jean Galéas, Isabelle d’Aragon, pour venger son mari…

— Un poison lent et sûr…

De la salle voisine parvenaient les sons de la musique. Là, on ne savait rien encore. Durant la danse « Vénus et Zéphyre »,