les couloirs sombres à peine éclairés par les lanternes sourdes des veilleurs, puis à travers les salles de fêtes il chercha le duc en criant :
— Au secours ! au secours !
Minuit venait de sonner. La folie dirigeait le bal. On venait de commencer la danse à la mode durant laquelle les cavaliers et les dames passaient en farandole sous « l’Arc des Amoureux fidèles ». Un homme, qui représentait le génie de l’Amour, se tenait sur la cime de l’arc, armé d’une longue trompe. Au pied se massaient les juges. Lorsque approchaient les « amoureux fidèles », le génie les accueillait par une suave musique. Les juges les laissaient passer avec joie. Les infidèles, par contre, tentaient de vains efforts : la trompe les assourdissait, les juges les accablaient de confetti, et les malheureux, sous une pluie de railleries, étaient forcés de fuir.
Le duc venait de passer sous l’arc, accompagné des sons les plus suaves, comme le plus fidèle des amants.
À cet instant la foule s’écarta : Ricciardetto entrait en courant dans la salle, gémissant :
— Au secours ! au secours !
Apercevant le duc, il se précipita vers lui.
— Quoi ? qu’y a-t-il ? demanda Ludovic.
— Votre Altesse… la duchesse est malade… Vite… vite… venez !
— Malade ?… encore !… où ? Parle distinctement ?
— Dans la tour du Trésor…
Le duc se prit à courir si vite que la chaîne d’or