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Dommage qu’il soit en marbre, il faudrait le brûler…

— Cela ne fait rien, repartit le pétulant Pippo, il aura sa part de festin.

— Vous vous trompez ! intervint Giovanni. Vous prenez Épictète pour Épicure…

Il était trop tard. Pippo, d’un coup de marteau, venait de briser le nez du philosophe, si adroitement que tous les enfants se prirent à rire.

Devant un tableau de Botticelli, une discussion s’éleva.

Dolfo assurait que l’œuvre était tentatrice, puisqu’elle représentait Bacchus percé par les flèches de l’Amour. Mais Federicci, rivalisant avec Dolfo dans l’art de distinguer les « vanités et anathèmes », s’approcha, regarda et déclara que ce n’était point Bacchus.

En entendant les cris joyeux de leurs camarades, ils revinrent dans la grande salle.

Là, Federicci avait découvert un placard à nombreux tiroirs pleins de telles « frivolités » qu’aucun des enfants expérimentés n’en avait encore vu. C’étaient des masques et des costumes pour les cortèges carnavalesques qu’aimait à organiser Laurent de Médicis le Magnifique. Les enfants se massèrent devant la porte. À la lueur d’une chandelle apparaissaient devant eux les figures monstrueuses, des femmes en carton, les grappes de raisin en verre des Bacchantes, le carquois et les ailes de l’Amour, le caducée de Mercure, le trident de Neptune, et enfin, recouverts de toiles d’araignée, les foudres de Jupiter et un piteux