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Un nombre infini de petites mains élevèrent les croix rouges et les branches d’olivier et, acclamant Savonarole qui pénétrait dans la cour, les voix enfantines chantèrent :

Lumen ad revelationem gentium et gloriam plebis Israel.

Les fillettes entourèrent le moine, lui jetant des fleurs, se mettant à genoux, embrassant ses pieds.

Inondé de lumière, silencieux, souriant, il bénit les enfants.

— Vive le Christ, roi de Florence ! Vive sainte Marie, notre reine ! criaient les petits.

— De front ! En avant ! ordonnaient les jeunes capitaines.

La musique retentit, les étendards se déplièrent et les régiments se mirent en marche.

Sur la place de la Seigneurie, devant le Palazzo Vecchio, était ordonné « le bûcher des vanités » – Bruciamento della vanità. L’armée sacrée, pour la dernière fois, devait faire sa ronde dans Florence pour ramasser les Vanités et les anathèmes.

Lorsque la cour fut vide de nouveau, Giovanni aperçut messer Cipriano Buonaccorsi, le prieur de la Calimala, l’amateur d’antiquités, dans la villa duquel, à San Gervasio, avait été trouvée l’antique statue de Vénus. Giovanni le salua. Ils causèrent. Messer Cipriano raconta que Léonard de Vinci, envoyé par le duc de Milan, était depuis peu de jours arrivé à Florence