Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/222

Cette page n’a pas encore été corrigée

« La science rajeunit l’âme, diminue l’amertume de la vieillesse. Amasse donc la sagesse qui sera la nourriture de tes vieux jours. »

« Je connais des peintres sans pudeur qui, pour plaire à la populace, badigeonnent leurs tableaux avec de l’or et de l’azur, en assurant avec une arrogante impertinence qu’ils pourraient travailler aussi bien que les autres maîtres, si on les payait en conséquence. Oh ! les imbéciles ! Qui donc les empêche de produire une œuvre superbe et de déclarer : ce tableau vaut tel prix, celui-là est moins cher et celui-ci ne vaut rien, prouvant de cette façon qu’ils savent travailler à toutes conditions ? »

« Parfois l’amour de l’argent rabaisse aussi de grands maîtres jusqu’au métier. Ainsi, mon compatriote et ami florentin le Pérugin était arrivé à une telle rapidité dans l’exécution des commandes qu’une fois, du haut de l’échafaudage, il répondit à sa femme qui l’appelait pour dîner : “Sers la soupe ; moi, pendant ce temps-là, je vais encore peindre un saint.” »