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— Eh bien ! vois-tu ? répétait Merula, triomphant. Les voilà, les amours ! La farce est bonne, dis, moinillon ?

— Qu’est-ce ? demanda Giovanni.

— Je ne le sais encore moi-même. Il me semble, des fragments d’une antique anthologie. Peut-être des chefs-d’œuvre de la poésie hellénique, inconnus à l’univers. Et dire que, sans moi, ils n’auraient pas vu le jour ! Ils seraient restés, jusqu’à la fin des siècles, sous ces psaumes et ces antiennes !

Et Merula expliqua que les moines, désirant utiliser les précieux parchemins, grattaient les vers païens et les remplaçaient par des cantiques.

Le soleil, sans déchirer la nappe pluvieuse, mais la transperçant seulement, emplit la chambre de sa lueur rosée déclinante et, sur ce fond, les lettres antiques creusées dans le parchemin ressortaient plus visibles encore.

— Vois-tu, vois-tu, les morts sortent de leur tombe ! répétait Merula avec enthousiasme. Je crois que c’est un hymne aux dieux olympiens. Regarde, on peut lire les premières lignes.

Et il traduisit du grec :


Gloire à l’aimable, fastueusement couronné de pampres, Bacchus.
Gloire à toi, Phébus vermeil, terrible,
Dieu à la splendide chevelure, meurtrier des fils de Niobé.


— Et voilà un hymne à Vénus, que tu crains tellement,