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ses vieilles jambes, chez Madonna Isabella, lui annoncer la terrible nouvelle.

Monna Druda était convaincue que le More et son manipulateur Léonard avaient empoisonné le duc, sinon par le poison, du moins par le mauvais œil, par des manœuvres diaboliques.

La duchesse priait, agenouillée dans la chapelle.

Lorsque monna Druda lui apprit que Léonard se trouvait auprès du duc, elle se releva et cria furieuse :

— C’est impossible ! Qui l’a laissé entrer ?

— Le sais-je ? balbutia la vieille, le sais-je, Votre Altesse ? On croirait qu’il est sorti de terre ou qu’il s’est introduit par la cheminée ! La chose est louche. Depuis longtemps déjà j’ai prévenu Votre Altesse…

Un page entra dans la chapelle, et ployant respectueusement les genoux demanda :

— Sérénissime Madonna, vous serait-il loisible, à vous et au seigneur Maître, de recevoir Sa Majesté, le roi très chrétien de France ?


VII

Charles VIII s’était installé dans les appartements du rez-de-chaussée du château de Pavie, somptueusement décorés à son intention par Ludovic le More.

Tout en se reposant après dîner, le roi écoutait la lecture d’un ouvrage nouvellement et spécialement