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— Pourquoi donc les esprits n’apparaissent-ils qu’à des élus, et non à tout le monde ? interrogea Léonard.

— Ils ont peur des gens grossiers, des débauchés, des savants, des ivrognes et des gourmands. Ils aiment la naïveté et la simplicité de l’enfance. Ils ne vont que là où il n’y a ni méchanceté ni ruse. Autrement, ils deviennent sauvages ainsi que des fauves et se cachent aux regards des hommes.

Le visage du vieillard s’éclaira d’un tendre sourire méditatif.

« Quel étrange, pauvre et charmant homme ! » pensa Léonard, ne ressentant plus de dédain pour les utopies alchimistes et cherchant à causer avec lui comme avec un enfant, prêt à se déclarer possesseur de tous les secrets pour lui être agréable.

Ils se séparèrent amis.

Léonard parti, l’alchimiste recommença un nouvel essai de l’huile de Vénus.