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au duc : « Nous étions des esclaves, tu es venu et tu nous as délivrés. Gloire au More ! » Les Quatre Éléments chantaient aussi : « Vive celui qui, le premier après Dieu, dirige le gouvernail du monde et la roue de la Fortune ! » Il y était également rendu hommage aux vertus familiales et à l’entente parfaite qui existait entre l’oncle et le neveu Jean Galéas, ce qui permit au poète de comparer le généreux tuteur au pélican, nourrissant ses enfants avec sa chair et avec son sang.


VII

Après le souper, tout le monde sortit dans le jardin appelé le « Paradis », régulier comme un dessin géométrique avec ses allées taillées de buis, de lauriers et de myrtes, ses tonnelles, ses loggie et ses bosquets de lierre. Sur la pelouse, rafraîchie par la pluie continue d’une fontaine, on apporta des tapis et des coussins de soie. Les dames et les cavaliers se disposèrent selon leur gré, devant un petit théâtre. On joua un acte du Miles gloriosus de Plaute. Les vers latins ennuyaient, bien que les auditeurs, par respect pour l’Antiquité, feignissent de s’y intéresser.

La représentation terminée, les jeunes gens se mirent à jouer à la balle, à la paume, à la « mouche aveugle », mosca cieca, c’est-à-dire à colin-maillard,