qu’en hiver et soupirent après la tombe… Voilà, ajouta-t-il après un silence. J’ai apporté à Votre Excellence deux jeunes coqs pour la fête pascale…
Grillo clignait malicieusement ses yeux verts cernés de fines rides.
Buonaccorsi remercia, puis interrogea le vieillard.
— Eh bien ! les ouvriers sont-ils prêts ? Aurons-nous le temps de terminer avant l’aube ?
Grillo soupira péniblement et resta songeur.
— Tout est prêt. Les ouvriers sont en nombre suffisant. Seulement, comme j’ai eu l’honneur de vous le dire, ne vaudrait-il pas mieux remettre, messer ?
— Tu disais toi-même, vieux, qu’il ne fallait pas attendre ; que quelqu’un pouvait avant nous exécuter notre projet.
— Certes, oui !… Mais j’ai peur tout de même. C’est un péché. Notre besogne sera plutôt impure et… nous sommes en semaine sainte…
— Je prends sur moi la responsabilité du péché. Ne crains rien. Je ne te trahirai pas. Une seule idée m’inquiète : trouverons-nous quelque chose ?
— Les indices sont sûrs. Mon père et mon grand-père connaissaient la colline de la Grotte-Humide. Des petits feux y courent la nuit de la Saint-Jean. Pour dire vrai, nous avons beaucoup de ces ordures-là dans le pays. Dernièrement, par exemple, quand on a creusé le puits dans le vignoble, près de la Mariniola, on a sorti de la glaise un diable entier.
— Que dis-tu ? Quelle sorte de diable ?
— En métal, avec des cornes. Des jambes velues