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de mes doigts qui tremblent, à mon cœur qui se gonfle de la même joie étrange. Entre le reflet de l’acier sous le rayon de lune et celui de la nuque sous la lampe, existe un lien mystérieux. J’ai la révélation foudroyante et certaine de la joie inexprimable, surhumaine, que me donnera le geste d’unir ces deux reflets, en enfonçant la lame à reflet bleu dans la nuque à reflet d’or. J’ai compris que cette joie s’accroîtrait encore de la lâcheté de l’acte qui ferait se lever puis s’abattre mon bras, qui ferait s’enfoncer l’acier brutal et froid dans la chair chaude et tendre.

Je comprends que cette joie sera la plus grande, la plus complète, la plus intense de toutes celles que l’organisme humain puisse