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la lame de cet étrange couteau reflétait un rayon oblique. En le voyant j’eus l’impression qu’il venait de servir, que la main qui en avait étreint le manche y avait laissé une empreinte rouge. Cette impression persista longtemps, me poursuivit à ma table de travail, où je passe chaque jour de longues heures en rentrant du journal.

JUILLET

L’obsession du couteau m’a réveillé cette nuit. Sous l’empire d’une volonté qui s’était transmise à la mienne dans le mystère du sommeil, sous la poussée d’une force à laquelle l’idée ne m’est même pas venue de résister, à pas feutrés, doucement, à pas d’assassin, dans le noir, je me suis dirigé vers la cuisine. J’ai ouvert précisément le