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dont la lame épaisse est faite pour trancher plutôt que pour pénétrer dans la chair vivante qui frémit et se resserre sur le métal qui la viole. C’est un solide couteau à manche sang de bœuf, à clous d’acier cerclés de cuivre jaune. On voit couramment le pareil chez le boucher du coin.

Pourtant il avait quelque chose d’étrange qu’en réfléchissant je ne m’explique pas encore. Certains êtres ont un charme, et certains objets aussi. Il y a l’âme des choses qui est bonne ou mauvaise, et que les races primitives adorent. Nous ne connaissons rien de ce qui nous entoure. Qui oserait dire que certains regards ne portent pas malheur, que certains objets n’ont pas un pouvoir maléfique ? Sur la table de cuisine,