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épaisse et drue. L’autre, plus petite, plus pâle peut-être, était marquée au milieu d’une raie foncée, dont le ton, par un dégradé insensible, allait se fondre dans le brun tendre de la toison profonde, brillante et douce…

— La grande, me dit mon ami, c’est une peau de géant des Grands Lacs. La petite, c’est une peau du lac Saint-Jean. J’ajoute que chacune fut autrefois habitée par un vison authentique.

J’étais perplexe, ne sachant en vérité laquelle choisir. Tandis que j’hésitais, je sentis cette attraction encore mal expliquée, cet appel mystérieux qui fait qu’on se retourne, qu’on lève la tête, sous la persistance d’un regard. C’était la belle Anglaise, dont les yeux de saphir se posaient sur les miens.