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rateur qui lui permettrait tout à l’heure de sombrer dans le néant sans subir les affres de la mort. Il s’endormirait doucement. Doucement il entrerait dans la nuit qui montait de la terre… Demain, on le trouverait endormi, apaisé pour toujours, un sourire sur les lèvres, parti dans un rêve, son dernier rêve de femme dont la dure réalité ne l’éveillerait pas. Il se serait évadé de la vie qui n’aurait pu, à l’instant de l’heure grave, avoir été méchante pour lui…

Méthodiquement il emplit la seringue et y fixa l’aiguille creuse, puis jeta un long regard aux choses qui lui étaient chères et qu’il avait réunies dans le cadre de ses heures heureuses. Son cœur se gonfla d’une tristesse indicible faite du regret de