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dont il connaissait toutes les déchéances et toutes les flétrissures, il avait lu ce que le temps peut faire de la jeunesse. À travers les larmes dont ses yeux étaient voilés, il crut voir un autre visage, qui était aussi le sien : son visage d’il y a plus de vingt ans, alors qu’il était le beau gosse auquel les femmes ne savaient guère résister. Cette tête aux yeux éteints, aux cheveux rares et décolorés, au teint flétri, était la caricature sinistre de l’autre, jeune et vivante, à la chevelure abondante et soyeuse, aux yeux de saphir. L’affreuse image évoquait le jour où, la chair quittant les os, elle ne serait plus que la tête de mort impersonnelle dont le rictus effrayant se cache sous terre, dans le mystère du cercueil.

Le front posé sur sa main, dans l’attitude