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À quelque temps de là je vis le père Mark entrer dans mon bureau. Il était tout courbé et ses mains étaient agitées d’un tremblement. J’eus l’impression qu’il était très vieux, que le grand ressort de sa mécanique était brisé. La tête basse, s’appuyant lourdement sur sa canne, il gagna péniblement la chaise que je lui offrais d’habitude.

« — Me voici je crois bien, me dit-il, rendu au bout de ma corde… »

« — Que voulez-vous dire, mon vieil ami, repris-je ? Si je puis faire quelque chose pour vous, dites-le, ce sera avec plaisir. »

« — Non. Vous n’y pouvez rien. Vous ne pouvez pas que la guerre finisse, que les couronnes reprennent leur valeur, que l’Autriche ne coure pas à la faillite, à la défaite