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la piste de pauvres bougres, souvent plutôt à plaindre qu’à punir. Et c’est toujours la même scène, lamentable en sa banalité, que les gens de justice, à quelque variante près, reconstituent. Une brute a joué de la hache ou du marteau : un pauvre cadavre le crâne défoncé, du sang sur les murs. Ce sont des coups d’amateurs qui se terminent au bout de la corde ou au bagne — au « pénitencier », comme on dit. Les agents de la sûreté se font vraiment une réputation à bon compte. Ils n’ont jamais affaire à l’assassin de carrière, qui travaille de façon scientifique. C’est tant mieux pour les bourgeois, car leurs chiens de garde ne valent pas grand’chose. À vrai dire, s’il m’arrive un jour de supprimer quelqu’un, ce sera pour moi