Page:De Martigny, Viau - La Tiare de Salomon, 1907.djvu/9

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
9
FEUILLETON DU MONDE ILLUSTRÉ
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

pagne de vovage de la mission Simono et Cie.


Sauvé ! râla de nouveau l’arrivant

En recevant sur les pieds la moins lourde cependant des deux valises échappées des mains du secrétaire du baron, madame Sigouard poussa un cri aigu, et s’élançant sur monsieur Ricochet, l’empoigna par le revers de sa redingote, et lui souffla en pleine face :

— Espèce de maladroit, ça va vous coûter quinze francs cinquante, pas un sou de plus, pas un sou de moins, sachez-le.

— Comment quinze francs cinquante ? interrogea l’infortuné Ricochet suffoqué en cherchant à se dégager.

— Parfaitement, mon vieux ! Parfaitement, fit la dame rouge de colère. Vous ne voyez donc pas que vous venez de rayer abominablement mes vernis.

— Vos vernis ?

— Mais regardez donc plutôt, abruti que vous êtes.

Sur le bout du soulier de la dame la valise échappée avait effectivement éraflé environ deux centimètres de vernis.

Le baron irrité d’autant plus qu’il ne voyait pas poindre son neveu s’interposa :

— Assez, assez, madame, taisez-vous, mon secrétaire est un maladroit, c’est entendu. Il vient d’abîmer vos souliers, c’est compris. Et bien, je retiendrai quinze francs cinquante sur les appointements de mon secrétaire et tout sera dit ; quant à vous madame, vous feriez bien de me dire où est passé votre mari.

— Comment, on va me retenir