bes comme un âne qui rue, que si ça continue nous arriverons paralysés à Djépour.
— Et par dessus le marché, je viens d’apprendre par nos guides que les environs sont infestés de brigands et de bandits, continua tristement le baron.
— Dites plutôt des sauvages ! gémit le vieux secrétaire.
Le baron eut un geste désespéré, puis :
— Oui des sauvages, et d’une férocité inouïe à ce que l’on dit.
Des cris effroyables lui coupèrent la parole :
— Ça y est ! fit M. Ricochet très pâle, mais résolu. Les voilà les féroces sauvages, Préparons-nous au moins à vendre chèrement notre vie.
Et il tira un revolver de sa ceinture.
Réfugié sous un énorme paquet de couvertures, le baron murmura :
— Sauvez-moi, mon ami, et je double vos appointements : où est Sigouard ?
— Je l’ignore, monsieur le baron.
— Appelez les deux cornacs !
M. Ricochet se blottit à l’entrée de la tente, le revolver au poing.
Les cris effrayants se rapprochaient de plus en plus. Selon toute probabilité les bandits ne devaient plus être qu’à quelques pas.
On entendit un galop furieux.
À l’entrée de la tente M. Ricochet attendait frissonnant, mais immobile ; les cornacs étaient venus se grouper autour de lui.
Subitement, une masse velue fit irruption dans la tente, renversant les cornacs.
À l’assassin ! glapit dans la nuit une voix déchirante de femme.
Cinq détonations retentirent aussitôt. Et un grand corps