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FEUILLETON DU MONDE ILLUSTRÉ
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ment à narrer le soi-disant sinistre de ses frères de Paris.


Bientôt « La Mouette » passa devant une immense haie de cocotiers

— Et maintenant, mes chères sœurs et mes chers frères, ajouta-t-il, je me permettrai de faire le tour de l’assistance pour recevoir de vous l’obole destinée à faire reconstruire l’immeuble où se réunissaient à Paris, il y a trois mois à peine, hélas ! vos infortunés frères et sœurs de France !

Une demie heure après, dans la nuit étoilée embaumée de la lourde senteur des palmiers et des santals, Sigouard et sa femme se dirigeaient rapidement dans la direction de leur hôtel. On entendit ceci :

— Combien de bénéfice en tout Oscar ?

— Deux cents francs au moins mon petit chat, crois-tu que je les ai assez roulé les salutistes avec mon histoire d’incendie !

— Tu es un ange, mon Oscar, roucoula amoureusement Madame Sigouard, en plaquant un furieux baiser sur la bouche de son conjoint.

— V’là comme je suis, ma chatte aimée, répliqua simplement Sigouard.

Quelques minutes plus tard, très fatigués, Sigouard et sa femme s’endormaient dans la paix d’une conscience pure.


CHAPITRE IV


La lendemain, à la première heure, le baron Simono, Oscar Sigouard et sa femme, ainsi que M. Ricochet, montaient dans un des wagons du chemin de fer qui depuis quelques années relie Bombay à Baroda, capitale du royaume de Guicowar et de là, sans incident digne d’être noté, nos voyageurs arrivèrent à Ahmedabad.

Dans cette ville nos voya-