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SOUVENIRS D’UN GARIBALDIEN.

On échangea force nouvelles de part et d’autre.

Le général Menotti, auquel je fus présenté, m’incorpora immédiatement dans sa brigade. Enfin il fallut se séparer et à onze heures j’étais couché. Je fus réveillé par l’ordonnance de mon ami Galeazzi, qui, sous prétexte de nettoyer mes vêtements, faisait un tapage capable de réveiller la Belle au bois dormant.

— Qu’est-ce qu’il y a donc ? demandai-je.

— Il y a qu’il est temps de se lever, répondit Galeazzi, très péniblement occupé à entrer dans ses énormes bottes.

— Comment cela ? mais il fait encore nuit.

— Il est quatre heures ; le général est debout. Menotti ne badine pas avec les paresseux.

Adieu, moelleux édredon ! Je sortis du lit une jambe que l’impression du froid fit rentrer comme les cornes du colimaçon, puis prenant une détermination héroïque, je bondis au milieu de la chambre ; au bout d’une demi-heure, j’étais avec mon ami dans la rue. Ses éperons formidables résonnaient comme si, à chaque pas, il eût laissé tomber sur le pavé une pièce de cinq francs.