Page:De Lamennais - Paroles d'un croyant, 1838.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XI


Et j’avais vu les maux qui arrivent sur la terre, le faible opprimé, le juste mendiant son pain, le méchant élevé aux honneurs et regorgeant de richesses, l’innocent condamné par des juges iniques, et ses enfants errants sous le soleil.

Et mon âme était triste, et l’espérance en sortait de toutes parts comme d’un vase brisé.

Et Dieu m’envoya un profond sommeil.

Et dans mon sommeil, je vis comme une forme lumineuse, debout près de moi, un Esprit dont le regard doux et perçant pénétrait jusqu’au fond de mes pensées les plus secrètes.

Et je tressaillis, non de crainte ni de joie, mais