ses frères pendant qu’ils dormaient, et les chargea de chaînes.
Car, disait-il, je les forcerai, avec les verges et le fouet, à travailler pour moi, et je mangerai le fruit de leur travail.
Et il fit ce qu’il avait pensé : et d’autres, voyant cela, en firent autant, et il n’y eut plus de frères ; il y eut des maîtres et des esclaves.
Ce jour fut un jour de deuil sur toute la terre.
Longtemps après il y eut un autre homme plus méchant que le premier et plus maudit du ciel.
Voyant que les hommes s’étaient partout multipliés, et que leur multitude était innombrable, il se dit :
Je pourrais bien peut-être en enchaîner quelques-uns et les forcer à travailler pour moi ; mais il les faudrait nourrir, et cela diminuerait mon gain. Faisons mieux, qu’ils travaillent pour rien. ils mourront à la vérité ; mais, comme leur nombre est grand, j’amasserai des richesses avant qu’ils aient diminué beaucoup, et il en restera toujours assez.
Or, toute cette multitude vivait de ce qu’elle recevait en échange de son travail.
Ayant donc parlé de la sorte, il s’adressa en particulier à quelques-uns, et il leur dit : Vous travaillez pendant six heures, et l’on vous donne une pièce de monnaie pour votre travail :
Travaillez pendant douze heures, et vous ga-