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XXXIII


Au temps où les feuilles jaunissent, un vieillard, chargé d’un faix de ramée, revenait lentement vers sa chaumière, située sur la pente d’un vallon.

Et du côté où s’ouvrait le vallon, entre quelques arbres jetés çà et là, on voyait les rayons obliques du soleil, déjà descendu sous l’horizon, se jouer dans les nuages du couchant et les teindre de couleurs innombrables, qui peu à peu allaient s’effaçant.

Et le vieillard, arrivé à sa chaumière, son seul bien avec le petit champ qu’il cultivait auprès, laissa tomber le faix de ramée, s’assit sur un siège de bois noirci par la fumée de l’âtre, et baissa la tête sur sa poitrine dans une profonde rêverie.