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CHAPITRE II

de se manifester, comme ces liqueurs généreuses qui profitent des plus petites issues pour s’épancher du vase où elles sont renfermées.

Ainsi s’écoulèrent pour René et Marguerite quatre années d’une étroite et intime union. Dieu ne leur avait pas refusé le don de la fécondité. L’aîné de leurs enfants était né à Paris, et s’appelait Charles, du nom du roi Charles VIII, son parrain. Deux filles, Françoise et Anne d’Alençon, leur avaient été successivement accordées. Cette double existence, tendrement associée l’une à l’autre, offrait à tous un séduisant exemple : elle montrait aux sujets comme aux souverains la vraie piété assurant le bonheur de la famille, et procurait au peuple un gouver-