Le Canada entre en guerre
Les vingt-cinq ans de Maria Chapdelaine
Voiei une chose rare, sinon unique. Un écrivain, que dis-je ! un romancier a fourni le nom d’une de ses héroïnes à une asso- ciation qui n’est pas toute littéraire et dont le but est de res- serrer les liens de l’amitié entre notre pays et un autre. À ma connaissance, jamais un mouvement italophile ne s’est rangé sous l'enseigne de Fabrice. Jamais Azyadé ne patronna une entente franco-turque. Tandis qu'il s’est formé récemment un comité des Amis de Maria Chapdelaine et que plusieurs Fran- çais, détachés parmi eux, se sont embarqués aujourd'hni à Cherbourg et voguent vers le Canada.
Ce choix s’explique quand on relit le livre de Louis Hémon. On l'estime même très naturel. Maria Chapdelaine est avant tout un roman ; un roman qui n’est pas concerté et qui ne sou- tient pas une thèse, comme Colette Baudoche, par exemple. Et le lecteur du Temps, qui eut la primeur du manuscrit, l’a bien apprécié ainsi dans cette fiche, conservée aux archives du
