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30 JACQUES DE LACRETELLE

peu devant les décisions venues du Gouvernement d'Ottawa.

L'aide militaire est, il est vrai, limitée jusqu’à nouvel ordre aux engagements volontaires, mais elle s’effectuera aux frais du Canada, ce qui constitue, par conséquent, un gros appoint financier.

On sait qu’elle porte principalement sur l'aviation, car le pays, par ses grands espaces et par des conditions atmosphé- riques généralement favorables, se prête admirablement à l'entraînement aérien. Au seuil de la présente année, l’avia- tion de guerre compte vingt-cinq écoles ordinaires, plus dix écoles pour observateurs et autant pour les bombardiers et les mitrailleurs.

Quant à la coopération industrielle, on peut mesurer ce qu’elle est et ce qu’elle sera, lorsqu'on songe que le Canada se place au premier rang de la production mondiale pour le uickel et le platine ; au second pour le radium ; au troisième pour For, le cuivre et le zinc.

Cette contribution souligne les heureux effets de la politique anglaise à l’égard des Canadiens français. En accordant libé- ralement à ses sujets leur autonomie d’esprit et de langage, l’Angleterre a eu l'intelligence de comprendre combien cette race laborieuse, traditionaliste, économe, forme un pilier solide dans le Dominion.

Oh ! je sais bien qu'il n’en a pas toujours été ainsi. Il y eut au.siècle passé des Gouverneurs moins souples, Et l’on peut entendre de vieux Canadiens parler avec émotion des luttes que leurs pères eurent à soutenir pour défendre leurs droits.

Mais il est bien rare que l'Angleterre ne finisse pas par reconnaître le vrai mérite d’un peuple loyal et ne lui accorde pas la place à laquelle il peut prétendre. Or cette loyauté, elle ne la met pas en doute aujourd’hui. On m'a raconté que, lors du voyage des souverains anglais, rien n’avait ému autant la reine Élisabeth que d'entendre chanter son hymne national