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LE CANADA ENTRE EN GUERRE 25

diens français nous remontrent que le premier objet d’un peuple est de durer. Ils durent, eux, par une pratique de vie qui n’est nullement artificielle, mais repose, au contraire, sur l’ordre des choses. S’ils pouvaient nous persuader par cette leçon que la France doit tenir avant tout à sa continuité, faire de ce mot et de la chose le premier principe de tous ses pro- grammes, social, économique, politique, ce serait un beau message à rapporter chez nous,

Et s'ils nous apprenaient, enfin, à donner une place plus grande à la vie intérieure, à faire oraison, dans le sens très large où l’entendait Renan, n’y aurait-il pas là un enrichisse- ment certain, une récupération de nos forces ?

Enfin, il est certain que la belle vitalité des Canadiens fran- çais est due surtout à la population rurale, à ces groupes où l’on se transmet de père en fils le goût et l'amour de la terre. N'est-ce pas une direction que nous puissions suivre avec pro- fit?

Quant au bénéfice qu'eux-mêmes peuvent retirer de ces contacts, nul ne le conteste. Pour que le Canada intellectuel poursuive son développement, il faut qu’il retourne sans cesse à la source d’où il provient, à la seule source où il puisse entretenir sa vitalité et sa pureté, c’est-à-dire en France.

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Tout d’abord, certains Canadiens apprendront à connaître mieux la France actuelle. Ils cesseront de la considérer comme un pandemonium où le bien, la tradition et l'esprit religieux sont abolis.

On connaît la devise de Québec : Je me souviens. Elle est