Page:De La Nature.djvu/98

Cette page n’a pas encore été corrigée

variations qui doivent rendre raison du phénomene qui nous occupe, se trouveront dans les tuniques du ventricule, dans leur tissu, dans le mucilage qui les recouvre, dans le ressort des parquets de fibres qui les composent, dans la force de ce ressort, la rapidité & l’étendue de leurs vibrations, dans l’état où la dissipation des esprits substantiels laisse les glandes de l’estomac. La faim abbat l’homme & le fait languir. Elle rend le lion furieux & double sa force. Chez l’un elle sera peut-être un flétrissement des glandes dont la membrane intérieure du ventricule est semée : flétrissement provenu de la soustraction du flegme ; chez l’autre une irritation violente de leurs moindres fibrilles, qui les tend fortement & en augmente l’activité : irritation causée par l’acreté du sang qu’abandonnent ses principes huileux, employés à nourrir les solides ou évaporés par la transpiration. Certainement l’estomac qui ne peut digérer que l’herbe hachée, celui qui dissout les chairs crues, les os entiers & les nerfs les plus coriaces, & celui qui s’accommode mieux des chairs & des racines cuites & préparées, ont des degrés inégaux de chaleur.

Si donc la Nature a organisé le loup de façon qu’il lui faille absolument de la chair, ce qu’on ne peut révoquer en doute, la rapacité sanguinaire de cette espece est aussi nécessaire