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le premier, est le terme qui précéde le plus haut, moins celui qui précéde le plus bas. La différence de 4 à 10, est 9 - 3 = 6.

Le Lecteur achevant d’appliquer cette formule à l’existence successive de l’Univers, à tous les momens de cette existence, & à toutes les manieres d’être qu’il a éprouvées[1], se convaincra par lui-même qu’à chaque instant il perd une portion d’existence égale à celle qu’il reçoit ; qu’après un terme quelconque de son existence il se trouve en avoir autant perdu que reçu, parce qu’il n’a jamais que l’existence présente ; qu’à tout moment il laisse une façon d’être pour en prendre une autre, & que cette derniere ne lui est même donnée que pour l’empêcher de retomber dans le néant, ou d’être reduit au pur possible avec le mode qu’il abandonne.

De fortes raisons d’analogie nous portent à croire que le monde a commencé d’exister par le plus petit terme, comme la suite des nombres commence par l’unité qui est le moindre : sa progression naturelle ne croît

  1. L’opération que je propose sera pénible pour quelques-uns : ils souhaiteront que je la leur eusse épargnée. Elle sera si facile pour d’autres, qu’ils seroient choqués que je ne m’en fusse pas reposé sur leur sagacité. Voilà encore le mal qui balance le bien Dans l’égalité, j’aime mieux être court que prolixe.