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sur nos têtes[1], nous ne parviendrons point à un bien exempt de mal. Par contre, toute la malice du mauvais principe supposé par les manichéens & leurs semblables, ne produiroit pas un vice, dont il ne résultât un avantage égal.

CHAPITRE IX

Les Créatures perdent à chaque moment autant d’existence qu’elles en reçoivent.


Ce qui n’est pas ne change point : il reste toujours dans la même négation de l’être. Ce qui existe infiniment est invariable ;

  1. Si, comme l’ont prétendu St. Thomas & Wolff, le Monde a pu être créé de toute éternité, ensorte qu’il fût coéternel à Dieu, il a pu aussi lui être co-infini. L’éternité du Monde dans la supposition de ces savans métaphysiciens, n’est qu’une éternité du second ordre. De même son infinité ne sera que secondaire. En ce cas la cause universelle aura eu son esset plein & entier. Tout ce qui a pu être, existera actuellement. Les réformes que nous voudrions introduire dans le systême où nous sommes placés, & qui lui sont contraires, se trouveront compatibles avec un autre plan existant ailleurs. C’est alors seulement que nos visions, si singulières qu’on voudra, pourvû qu’elles n’aient rien de contradictoire, pourroient être supposées avoir une réalité actuelle. Je reviendrai peut-être à cette idée.