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disposition favorable & qui étoit nécessaire pour conserver la végétation & la vie sur le globe terrestre : il ne faut pour s’en assurer, que se prêter un instant à concevoir ce que seroit la terre, si elle étoit égale & réguliere à sa surface. On verra, ajoute-t-il qu’aulieu de ces collines agréables d’où coulent des eaux pures qui entretiennent la verdure, aulieu de ces campagnes riches & fleuries où les plantes & les animaux trouvent aisément leur subsistance, une triste mer couvriroit le globe entier, & qu’il ne resteroit à la terre de tous ses attributs, que celui d’être une planete obscure, abandonnée, & destinée tout au plus à l’habitation des poissons[1].

Le nautonier, surpris par un calme opiâtre, meurt de soif au milieu des eaux. Dessalons celles de la mer ; il se désaltere & revit. Est-ce pour longtems ? Au bout de quelques jours le vaisseau est enveloppé d’un atmosphere pestilentiel que les vapeurs salines qui s’elevoient de la mer, préservoient de la corruption. En vain l’on renouvelle l’air de la cale, celui qui succéde n’est pas plus pur que le premier. Il faut qu’un autre mal suive un autre bien.

  1. Preuves de la Théorie de la Terre Art. IX. dans l'Histoire Naturelle générale & particuliere.