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Si elle rend plus qu’elle n’a reçu, ce surplus n’est qu’un pur salaire. Nous y comptons. Faut-il que la famine soit quelque fois le seul prix d’une confiance si raisonnable !

D’ailleurs quelles obligations lui aurons-nous pour les vins qui fortifient le corps & troublent la raison ? Pour les plantes médicinales qui ne le sont que par le poison qu’elles contiennent ? Pour une foule de remedes qui nous seroient à charge, si nous ne portions pas dans nous le germe de toutes les maladies ? Pour une quantité d’épiceries dont le plus grand avantage est de réveiller l’appetit, & le moindre inconvénient de brûler doucement les entrailles ? Toutes les propriétés du regne minéral dédommageront-elles l’Univers des maux que l’or seul lui a faits, & qu’il continue de lui faire ? Heureuses les nations qui n’ont connu ce métal funeste que pour en faire présent aux Dieux ! Plus heureuses celles qui n’ont jamais eu que des dieux de bois ? L’Histoire nous apprend qu’il est dangereux de naître dans le pays & à côté de l’or, même sans y mettre de prix. Chez nous où l’or est l’équivalent de tout, il n’est rien aussi qu’il ne corrompe. Il donne des attraits au crime. Il brille, & la vertu s’évanouit.

La Nature approfondie ne nous montrera