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atlantique ; les trombes, ces grandes colonnes d’eau, qui fondent tout-à-coup sur un vaisseau, le brisent & le submergent ; les thyphons si dangereux & si fréquens, en certaines saisons, dans la mer de la Chine ; la bizarrerie étrange de toutes les mers, qui conduisent heureusement au port des guerriers que suit le trépas, & engloutissent dans leurs flots des citoyens industrieux qui apportoient à leur patrie les richesses d’un autre pays ; les déluges en un mot dont on nous montre encore des vestiges & dont le souvenir seul imprime la terreur…

De quelque maniere que les couches terrestres se soient durcies en s’affaissant & se précipitant vers le centre, les supérieures sont restées dépositaires de tous les trésors de la terre, qu’elles nous prodiguent tour à tour. Par malheur ces biens sont pour les bons & pour les méchans ; d’où il arrive que cette profusion mal-entendue les rend aussi nuisibles que profitables au tout. La terre est pour tous, & n’est à personne. L’homme n’en possede par droit que ce qu’il peut en occuper, c’est-à-dire, l’espace borné à l’étendue de son être, quelque part qu’il existe. La terre cependant est un sujet de guerre entre les Rois. Pour en posseder la superficie que nous occupons, ils nous font rentrer dans son sein avant le tems. Ne seroit-il pas