Page:De La Nature.djvu/50

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’une cause nécessaire, tenons nous y : toute recherche ultérieure sera dangereuse. Pour en raisonner à priori, avons-nous de quoi assurer nos spéculations, confirmer nos hypotheses, réaliser nos fictions ? Comment former des analogies à posteriori ? L’Etre, que nous tâchons de pénétrer, étant unique & isolé au delà de tout, ne se range sous aucune espece connue.

Il y a un Dieu, c’est-à-dire, une cause des phénomenes dont l’ensemble est la Nature. Quel est-il ? Nous l’ignorons, & nous sommes destinés à l’ignorer toujours, dans quelqu’ordre de choses que nous soyons placés, parce que nous manquerons toujours d’un moyen de le connoître parfaitement. L’on pourroit encore mettre sur la porte de nos temples l’inscription qu’on lisoit sur l’autel que l’aréopage lui fit élever : Deo ignoto.

CHAPITRE IV

D’une unité d’action dans la nature.


On vient de voir qu’il n’y a qu’une cause. Ce nom ne convient point aux instrumens par qui la cause universelle agit, ni aux mobiles aux quels elle a communiqué une portion de son activité. Aussi ces prétendus