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parties, jusqu’à ce que la simplicité du sujet ne donne plus de prise à la division.

Mon dessein a été d’observer la maniere d’être de l’esprit & du corps à l’égard l’un de l’autre. L’union intime de ces deux substances a offert à mon examen trois phénomenes principaux ; la préexistence de l’esprit dans le germe corporel ; la fécondation de l’esprit, si je puis me servir de ce mot, dans la conception du foetus ; l’exercice des facultés de l’esprit par le jeu des organes. Quant au premier état de l’esprit je n’ai pu le concevoir autrement dans le germe, que réduit à une stupidité profonde, ayant la capacité de sentir & de penser sans aucune sorte de sentiment ni de pensée. À la fécondation du germe, l’esprit est sorti de son engourdissement : il a pris son premier essor, dès la dilatation primitive du corps : ses facultés se sont déployées en raison du développement corporel ; & une certaine organisation l’a mis en état de sentir, de penser, de vouloir, de se ressouvenir. J’ai cherché le plan du systême intellectuel dans l’appareil intérieur du cerveau & de ses appendices. N’y trouvant que des faisceaux de fibres, j’en ai assigné pour la sensibilité, pour l’entendement, pour la volonté ; la répétition de leurs mouvemens devoit constituer la mémoire. Différens ordres de fibres, mus diversement, avec des variations de force, ont été destinés à imprimer à l’ame des sensations diverses pour le genre, l’espece & l’intensité.