Page:De La Nature.djvu/48

Cette page n’a pas encore été corrigée

de son Auteur. « Pour voir qu’il y a une sagesse souveraine, il ne faut qu’ouvrir les yeux & les porter sur les merveilles de la Nature. Quand la considération des Cieux & des Astres, de leur beauté, de leur lumiere, de leur grandeur, de leurs proportions, de leur perpétuel mouvement, & de ces révolutions admirables qui les rendent si justes & si constans dans leurs changemens divers, ne nous convaincroit point de cette vérité ; nous la trouverions marquée dans les vagues & sur le rivage de la mer, dans les plantes, dans la production des herbes & des fruits, dans la diversité & dans l’instinct des animaux, dans la structure de notre corps & dans les traits de notre visage. Il est impossible que toutes les parties de la Nature conspirent à nous tromper en nous montrant les caracteres d’une sagesse qui n’existe point réellement [1]. »

Voyons si ce témoignage universel n’est point suspect. Il me semble, à moi, plein d’illusion, d’erreur, & d’imposture. Il favorise les deux contraires. Les Manichéens l’emploioient avec autant de succès, pour en déduire l’existence d’un principe méchant.

  1. ABADIE, Traité de la Vérité de la Religion Chrétienne, §. I. Chap. IV.