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de la respiration. Ils suivent l’impression des mouvemens générateurs, & se font sentir totalement dans la substance du cerveau, du cervelet, de la moëlle allongée jusqu’à l’origine artérielle. Je les regarderois volontiers comme destinés à faire jouer l’imagination. Ne peuvent-ils pas être tellement accélérés, que quelques fibres en soient ébranlées ? Ces fibres seront à coup sûr les plus mobiles, celles qui ont été & le plus souvent & le plus fortement mues. Les vibrations seront altérées parce que la commotion du cerveau n’agira pas précisement comme la cause motrice naturelle. Les mouvemens d’une fibre étant altérés n’auront plus la faculté de mouvoir ses analogues. La suite des fibres mues ne le sera donc point en vertu d’aucune affinité, mais par la commotion seule du cerveau, dont elles sentiront l’effet : ce qui donnera lieu à toutes sortes de bizarreries dans la succession des idées, connues sous les noms d’écarts, égaremens, désordre des images, conceptions décousues, etc.

Le double mouvement du cerveau obéit à toutes les variations de la systole & de la diastole du cœur, de l’élévation & de l’abaissement du thorax ; & ces mouvemens de la machine vivante dépendent de la nature du sujet, de la complexion des fibres pulmonaires, & de celles du cœur, de la tension de leur ressort & de sa qualité, en un mot de tout ce