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L’ame réagit sur toutes ses manieres d’être, sur ses volitions, comme sur ses idées. Mais le fruit de sa réaction n’est jamais que le sens intime de sa situation présente. Elle ne se sent point elle-même, ne pénétrant point le fond de sa substance : elle sent seulement ses modifications : & ce sentiment est distinct dans elle, de ses modifications, ainsi que dans les fibres organiques mues, leur résistance au mouvement est quelque autre chose que leur mouvement.

CHAPITRE XXVI

Des habitudes de l’esprit : comment elles se forment.

Une fibre mue d’une certaine façon acquiert de la disposition à ce mouvement.

Sa disposition se fortifie par de semblables vibrations souvent répétées, & rarement traversées d’autres vibrations disparates. Son accoutumance à vibrer de telle maniere, peut être à un point de force, qu’elle ait une très-grande peine & quelquefois une impossibilité physique à vibrer autrement. Je vois deux choses dans une fibre ainsi disposée par des actes multipliés : d’abord une très-grande facilité pour telle sorte de mouvement, puis une difficulté d’autant plus grande pour toute autre sorte, selon qu’elle sera plus ou moins opposée à la premiere.