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des vibrations des fibres sensitives & des intellectuelles, comme les trois especes de fibres sont d’un ordre correspondant, puisque tel ordre de fibres d’un plan du cerveau ne peut ébranler que les ordres analogues des autres plans. Ici donc l’ame se complaît dans la sensation du plaisir & veut y persister, & en même tems elle désire la cessation de la douleur. Aux fibres volitives répondent des fibres musculaires qui leur communiquent par un contact immédiat : fibres motrices prêtes à exécuter le choix ou la volition de l’ame. En effet les vibrations des fibres volitives ayant tout ce qu’il faut pour mouvoir les musculaires, celles-ci sont mues, & portent le corps, au gré de l’ame, vers l’objet de la sensation plaisante, & l’éloignent de l’objet de la douleur ; aussi ces actes sont libres. Qu’on ne mesure pas la promptitude des opérations, par le tems qu’il faut pour les décrire. Mais je voulois ôter tout équivoque, afin que l’on fût plus en état de décider soi-même d’où partent originairement les déterminations de l’ame ou l’exercice de son activité.

Au reste en substituant les idées aux sensations, les unes & les autres ayant un empire égal sur la volonté, on raisonnera de tous les actes de l’entendement pur, comme de ceux qui regardent singuliérement la sensibilité.

CHAPITRE XXV