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de deux idées ? Par la comparaison qu’il fait de l’une & de l’autre. C’est ne rien dire : en quoi consiste cette comparaison ?

Quand l’esprit juge, je ne vois dans le cerveau que deux mouvemens de fibres & deux résistances, puis le rapport des deux résistances égal à celui des deux impulsions. Il ne peut y avoir dans l’esprit que les analogues de ces choses ; savoir deux idées, deux réactions de l’esprit sur ces idées, & le rapport des deux réactions semblable à celui des deux idées.

Le jugement dans le cerveau n’est ni les deux mouvemens, ni les deux résistances. Je soupçonne qu’il est le rapport des deux résistances égal aux deux mouvemens. En effet si le cerveau jugeoit, ce seroit par le rapport des deux résistances des fibres qu’il jugeroit de celui des deux mouvemens.

Dans l’esprit le jugement, ou la perception du rapport des deux idées ne sera donc que le rapport de ses deux réactions sur les deux idées. Cela paroît fort vraisemblable. On a vu que l’esprit en réagissant sur ses modifications, en a la perception : donc en réagissant sur deux idées qui lui sont présentes, selon le rapport qu’elles ont, il les percevra ou les connoîtra selon leur rapport réel. Qu’est-ce que percevoir deux idées selon leur rapport, si ce n’est percevoir le rapport de