Page:De La Nature.djvu/457

Cette page n’a pas encore été corrigée

mouvement qui leur est imprimé ; que cette réaction de l’ame constitue l’attention qu’elle fait à ce qui est en elle ; que cette réaction est proportionnelle à la résistance des fibres au mouvement ; que celle-ci l’est à la force du mouvement ; que par une conséquence nécessaire l’attention que l’ame donne à ses idées est proportionnelle à la force des idées : j’appelle la force des idées, celle de l’agitation des fibres idéales.

Pour une idée complexe, il y a plusieurs pacquets de fibres ébranlés. Ne raisonnons que sur une idée composée de deux autres, & ne considérons qu’une fibre de chaque faisceau. Dans la supposition présente où il y a une idée double dans l’ame, il y a dans le cerveau deux fibres agitées : par leur force d’inertie elles résistent plus ou moins au mouvement, selon qu’elles sont plus ou moins agitées. Supposons l’agitation égale ; la résistance est la même de part & d’autre ; la réaction ou attention de l’ame sur les deux parties de l’idée composée, est aussi égale. Si les mouvemens des deux fibres, gardant toujours entre eux l’egalité de force, diminuent & s’éteignent ensemble, il n’y a point lieu à la décomposition de l’idée. Qu’une cause quelconque vienne à augmenter l’un, l’attention de l’ame pour la partie de l’idée complexe qu’il représente, augmentera en même