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dans la vieillesse elles sont dures. La mollesse des fibres fait qu’elles s’ébranlent plus facilement, mais d’une maniere plus foible. Les fibres plus solides résistent davantage à l’action des objets, mais leurs mouvemens sont plus forts. Quand elles deviennent dures, elles perdent leur flexibilité, & affoiblissent la sensibilité de l’ame. Telle est la raison pourquoi les enfans, les hommes mûrs & les vieillards ne sont pas également affectés des mêmes objets. Avec ces principes on trouvera aisément la cause de toutes les variétés connues à cet égard.

Tous les cerveaux humains, quoique faits sur le même plan, n’ont pourtant pas tous la même température. Il y en a de plus humides, & de plus secs, de plus délicats & de plus forts. Il est même très-rare que deux personnes aient les fibres organiques de la même complexion précise, sans aucune différence. Aussi n’arrive-t-il guere que deux personnes aient une sensation tout-à-fait semblable à l’approche du même objet, parce que les fibres intérieures des deux cerveaux n’ayant pas justement le même tempérament, l’objet n’agit pas sur eux précisément de la même maniere.

Rapprochez cette variété des sensations de celle qui les rend voluptueuses, ou déplaisantes, vous aurez la clef de la diversité des