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même le droit de l’affecter de l’ébranlement qu’elle éprouve. Restons-en là pour le présent. L’ame veut ; & ce sont encore les sens qui la décident à vouloir. Il y a aussi dans le cerveau une troisieme sorte de fibres, distincte des deux autres especes, à laquelle sont attachées les volitions de l’ame. Selon que les sensations produites dans l’ame par les fibres sensitives seront agréables ou désagréables, les fibres volitives affectées de cette différence porteront l’ame à en aimer & appéter l’objet, ou à le haïr & le fuir. Pour abréger, tout ce que nous avons dit des fibres intellectuelles par rapport aux fibres sensitives, doit se dire de même des fibres volitives comparées aux unes & aux autres.

Il me paroît que voilà dans l’intérieur du cerveau trois plans de fibres bien établis : savoir un plan de fibres sensitives, un autre de fibres intellectuelles, & le troisieme de fibres volitives ; auxquels répondent les trois facultés de l’ame, la sensibilité, l’entendement & la volonté.

Avec la moindre attention sur la marche des opérations de son ame on reconnoît une liaison marquée entre ses sensations, ses idées & ses volitions, prises une à une, à l’égard du même objet, dans les mêmes circonstances. On remarque de plus que les idées & les volitions ont les sensations pour principe générateur.