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ses manieres d’être : je pense, donc je suis : je souffre, donc je suis. Il ne sent donc son état présent qu’en se repliant sur lui-même. Or cette attention de l’esprit sur ce qui se passe dans lui, est sans contredit une des plus belles prérogatives de l’intelligence. L’ame ne peut donc l’obtenir que d’une organisation beaucoup meilleure qu’elle n’est dans le foetus, ou même dans la premiere enfance. Seroit-il étonnant, après cela, qu’elle ne sentît pas encore, ni si elle existe, ni comment elle existe ? Disons plutôt qu’elle le sent : mais c’est un sentiment sourd, très-foible, très-peu développé, de l’ordre de ses autres perceptions. Question 2.

Pourquoi l’esprit ne se rappelle-t-il pas dans la suite, les différentes perceptions qu’il a eues dans le foetus & dans la premiere enfance ?

Solution. C’est la faute de l’inconsistance des organes. Quelques foibles que soient les perceptions du foetus, convenons toutefois qu’elles sont tracées dans le cerveau. Mais ces traces légeres sont presqu’aussitôt effacées,